Politique, Religion, Caritatif…
La Politique, la Religion, les Associations Caritatives,…etc., doivent t’elles être présentes sur « notre chantier » ? La recherche d’intérêts financiers ou professionnels est-elle le but poursuivi ? La recherche d’un quelconque pouvoir est-il normal ?
Ces questions méritent d’être posées, car, aujourd’hui, c’est manifestement le cas dans beaucoup d’organisations dites « maçonniques ».
De plus, la lecture des comptes rendus de manifestations, dites « maçonniques », qui ne sont que des litanies de titres ronflants, de dénominations diverses et variées, de remerciements ou félicitations, qui n’ont aucun justificatif véritable, nous démontre le mal épouvantable qui a gangréné nos systèmes.
L’absence totale de modestie, de discrétion - qualités qui théoriquement devraient être l’apanage des Maçons - des auteurs de ces comptes rendus, nous démontre l’état épouvantable de déliquescence atteint.
Manifestement ceux qui acceptent ces titres, ceux qui se complaisent à les énoncer avec componction, devraient, un bref instant, se poser la question : que représentent-ils exactement ?
Mais qu’ont donc, dont fait de remarquable, ces dignitaires endimanchés, à part faire de la « politique » ? Si ces titres sont dus à leur comportement exemplaire, alors là oui, cent fois oui, ils les méritent, mais malheureusement l’image qu’ils nous donnent, ne milite pas souvent en cette faveur.
Est-ce « ça », la Franc-maçonnerie ? Heureusement bien sûr que non !
Quand on tente de remonter le plus loin possible dans ce qu’ont pu faire les maçons dans les premières Loges, nous ne trouvons pas trace d’implication dans la vie de la cité, en tant que telle (la Loge) ; nous ne trouvons pas non plus, trace de représentations dans les cérémonies dans les édifices religieux en tant que telle (la Loge) ; pas non plus dans des mouvements caritatifs en tant que telle (la Loge), si ce n’est que les Frères individuellement cotisaient pour l’assistance fraternelle à usage de ceux d’entre eux, ou pour leur famille, qui pouvaient être dans le besoin.
« La franc-maçonnerie est un mouvement initiatique que certains confondent avec une religion, d'autres avec un mouvement politique, une occasion de se réunir entre amis pour philosopher, ou bien un organisme de bienfaisance. Enfin, pour de nombreux maçons il s'agit principalement, sinon uniquement, d'un système de moralité à la fois voilé et explicité par des allégories et illustré par des symboles. Toutes ces démarches sont respectables et correspondent en partie au rôle de la franc-maçonnerie, mais elle n'a pas été créée uniquement ou principalement pour elles.
Si la franc-maçonnerie s'identifie à une assemblée de croyants, elle cesse d'être unique et irremplaçable.
Quand elle tente de jouer le rôle de parti politique ou de syndicat, elle n’accomplit pas non plus sa tâche spécifique. Par ailleurs, elle ne dispose pas d'outils appropriés pour être vraiment efficace dans ces domaines.
Ses règles de fonctionnement n'en font pas non plus le meilleur club de débats.
En se limitant à la bienfaisance, elle est surpassée par les ONG et autres sociétés caritatives.
La "haute valeur morale" étant la condition d'admission en maçonnerie, on peut concevoir que le travail en loge sert à la développer, mais la Constitution d'Anderson, fondatrice, lui assigne encore d'autres tâches.
Quant à certaines loges, transformées en instrument de promotion d'intérêts personnels, elles trahissent la franc-maçonnerie.
Certes, la franc-maçonnerie offre à ses adhérents une dimension spirituelle et morale, mais elle n'est pas nécessairement religieuse. Elle les incite à s'impliquer davantage dans la cité, mais ne se substitue pas pour autant aux partis, syndicats, associations, ni à l'université. Enfin, elle ne doit pas être un groupement d'intérêts. »
Si l’on se réfère à tout ce qui a été dit précédemment, ce qui n’est pas du ressort du travail du maçon, est clairement défini.
Et pourtant, force est de constater que beaucoup d’hommes faisant partie d’organisations dites « maçonniques » n’en tiennent pas du tout compte. On peut se poser la question sur ce qui a favorisé toutes les dérives que l’on peut constater aujourd’hui, il est un peu simpliste de se dire simplement : « l’homme est l’homme » et de passer à autre chose. On ne peut en vouloir au Frère qui, en entrant en maçonnerie, voit le spectacle d’une organisation où des personnes s’octroient des privilèges, des titres, parlent de carrière, de postes à prendre, utilisent toute une gamme de superlatifs entre eux pour faire croire à un ordre qui dirige en droite ligne, venu du divin.
Ce n’est pas, non plus, facile « d’atterrir », quand pendant de très nombreuses années, on a vécu dans ces systèmes pyramidaux où l’on a fait croire que monter dans cette hiérarchie était la panacée, au détriment de toutes les valeurs qui sont pourtant l’essence même de notre noble institution.
Ce qui pourtant aurait du nous alerter, c’est le fait de voir ces valeurs bafouées par ceux qui étaient supposés nous les inculquer. La modestie n’étant pas la moindre !
Tenter de peser sur la politique du pays, se mêler de la religion n’est pas concevable dans nos Loges ; il existe des tribunes spécialisées pour cela. Les maçons sont tout à fait conviés à y participer, si tel est leur désir, mais au dehors, ils ne doivent pas gêner leurs frères ni provoquer la désharmonie au sein de nos travaux par des comportements excessifs. La participation à des mouvements caritatifs est tout à fait louable mais là encore, la « bienfaisance » au sein de la Loge est à usage des Frères ou de leur famille. Tous ceux qui tentent de détourner le travail des Frères, par ces comportements, prennent une très grande responsabilité par rapport aux dérives constatées par la suite. Il en est de même pour ceux qui détournent la mission principale de l’obédience en tentant d’en faire autre chose qu’un simple lien.
Que dire, parfois, de l’usage fait des capitations, dont le montant, n’a rien à voir avec un fonctionnement normal de rassemblement de maçons.
Notre chantier est immense et les tentations sont multiples, la vigilance doit être constante pour éviter de se laisser perturber par des chasseurs de « primes », de reconnaissances pompeuses et inutiles, de pouvoirs profanes.
Traçons notre chemin sans faiblesse, entre Frères !
guinguingoin